Exposition: "Le monde magique d’Elie Rojas" Exposition et conférences "Cyclone le studio le 10 et 11 septembre 2022

 "Le monde magique d’Elie Rojas"

Exposition et conférences

Cyclone le studio

 les samedi 10 et dimanche 11 septembre 2022 

"Un jour, une œuvre’’ est un cycle de monstration éphémère, sur un week-end Cyclone le studio dédie son lieu aux artistes, écrivains, cinéastes, danseurs et plasticiens invités.

Pour faire suite aux deux jours de danse contemporaine offerts par Daniel Dob­bels et Carole Quettier, à Alain Fleischer et la sortie par les Editions Montpar­nasse d’un coffret DVD (30 films), à Danielle Schirman et Jean-Jacques Lebel pour la projection d’Anarchipel, puis à Alain Jaubert pour la dédicace de son dernier livre ZESTES édité par Cohen&Cohen ainsi que la première de, Le subtil oiseleur, ‘’Michel Foucault, de Vélasquez à Picasso.’’ .

Nous recevons ce samedi 10 et dimanche 11 septembre 2022, l’artiste chilienne Elie Rojas.

"Le monde magique d’Elie Rojas"

J’ai découvert assez tard l’exceptionnel travail d’Elie Rojas qui était pourtant si proche géographiquement du 5 Bd de Belleville, adresse que je fréquente depuis des décennies, si proche d’amis, les Ruiz-Sarmiento*.

Quelques mètres de trottoirs, distance qui relie un même destin, celui de nom­breux intellectuels et artistes chiliens pour qui le 11 septembre 1973 fut la date du départ et de l’exil.

Lors d’un récent dîner chilien au 5 bd de Belleville, la nuit se prolonge au 9, et je découvre alors avec une certaine émotion l’antre d’Elie Rojas et de son compa­gnon de toujours, le poète Waldo Rojas. Tous ses collages sont pliés, rangés dans des boîtes pour les plus petits formats, ou enroulés par sujets sur des dizaines de rouleaux. A côté d’un bureau, d’une bibliothèque, sous un canapé, à deux pas d’une cuisine, des centaines d’oeuvres sont là. La plupart sont en format Kakémo­no, verticalité et métaphore du territoire Chilien.

Car c’est bien le Chili qui hante son travail. Imaginaire Chili, celui rêvé et resté inconnu pour partie, Chili symbolique marqué par l’HISTOIRE et sa mytholo­gie, et ce réel qui continue à frapper et à scander la petite histoire d’Elie.

Le réalisme magique qu’expérimente Elie Rojas fait coexister divers genres et juxtapose de manière ludique, cadre historique et géographique avéré, réfé­rences socio-culturelles vraisemblables, et motifs surnaturels. Elle transfigure la réalité par l’allégorie. L’imaginaire règne et l’âme vole sur l’océan pacifique, le désert d’Atacama, la cordillère et tous ses paysages laissés inachevés par la main du créateur pour paraphraser Alejo Carpentier décrivant l’Amazonie, mais elle revient toujours à Santiago.

Le travail d’Elie Rojas est à l’intersection du poétique et du politique, dont elle transgresse très librement les codes et le sens, à la manière des surréalistes mais sans que l’on puisse rattacher son travail à ce mouvement.

Cette somme considérable de collages de tissus est un journal intime et un car­net de voyage, une oeuvre narrative et figurative.

Proche de l’art brut, cette plasticienne érudite se joue des conventions, elle habite un monde en exil fait de matériaux qu’elle trouve dans cet ailleurs qu’elle habite.

* J’ai produit 4 films de Valéria Sarmiento, Amélia Lopez O’Neil au Chili, La planète des enfants à Cuba, ELLE à Sofia, et nous venons de terminer Huellas.

Ce sont ces bouts de tissus glanés ici et là qui convoquent son monde, inter­pellent ses fantasmes et matérialisent ses rêves et ses cris.

Merci chère Elie de venir accrocher ton monde magique dans mon île, un dia­logue s’établira, car ils sont faits pour se rencontrer, et peut-être nous faire dé­couvrir ce qu’il y a de mystérieux dans la vie et les choses sous influence d’affi­nités électives.

Patrick Sandrin

Producteur/réalisateur